Développer un progiciel est une chose, mais comment cela a-t-il conduit à une stratégie numérique complète ? 

« Cet état d’esprit numérique a dû se développer. En 2018, aux débuts de Service Cruiser et de notre stratégie numérique, il était pratiquement inexistant. Mais au fil du temps, il se développe de manière organique : en tant que département IT débutant, les succès s’enchaînent et la confiance croît. L’étape suivante consiste à mettre cette confiance à profit en participant à la réflexion avec les autres départements de l’organisation et en s’assurant qu’ils trouvent le chemin de l’équipe numérique en cas de problème. À terme, c’est ainsi que l’on crée des ‘champions du numérique’ dans toute l’organisation, qui répandent à leur tour leur mentalité numérique. 

 Je ne crois pas beaucoup aux entreprises qui ‘forment leur personnel au numérique’ via l’une ou l’autre formation. Cela doit venir des personnes elles-mêmes, de l’organisation proprement dite. Si les collaborateurs n’y sont pas réceptifs, ça ne marchera pas. Notre culture d’entreprise ouverte et notre organisation jeune et dynamique ont certainement aidé à cet égard. » 

Comment avez-vous abordé cette transformation en une entreprise axée sur le numérique? 

« Nous sommes partis de quelques principes de base, en commençant par nous concentrer sur les activités. Les solutions numériques ‘pour le plaisir’, ce n’est pas pour nous : elles doivent servir un objectif commercial. L’informatique et le numérique sont des facilitateurs pour notre activité. 

Autre point important : dans la mesure du possible, nous évitons le travail sur mesure. Cela pose des problèmes dès que l’on souhaite effectuer une mise à niveau ou un changement. C’est pourquoi nous opérons de manière aussi standard que possible - si cela s’avère indispensable, nous adaptons bien sûr la solution à l’organisation. 

Dans cette même optique, nous avons également cessé d’utiliser des salles de serveurs sur site et sommes entièrement passés au cloud. Nous avons ainsi résolument accéléré le passage au numérique. 

Outre toutes ces mesures pratiques, nous avions également besoin d’une bonne stratégie. C’est pourquoi nous avons choisi le modèle de données commun : si l’on veut relier des données entre elles et créer des rapports intelligents et un entrepôt de données, il faut une base solide. 

Et peut-être le plus important, nous ne nous sommes pas lancés dans cette aventure du jour au lendemain. On peut être ambitieux en tant qu’organisation, mais il faut aussi être réaliste : une organisation ne peut pas encaisser trop de changements à la fois. C’est pourquoi nous avons adopté une approche réfléchie avec un déploiement en plusieurs phases. » 

Pourquoi le numérique occupe-t-il une place aussi importante dans vos activités ? 

« Parce que nos services numériques sont un élément essentiel de la façon dont nous faisons la différence pour nos clients. Chez nous, l’IT n’est pas un département que l’on installe au sous-sol ou dans un conteneur. C’est le système nerveux de Circet : il est imbriqué partout. Nous apportons notre soutien là où l’entreprise a besoin de nous. 

L’équipe est également constituée sur cette base : c’est un mélange de personnes techniques et opérationnelles, qui mettent les applications en pratique sur le terrain. Nous construisons tout nous-mêmes. C’est notre grande force : toutes les connaissances sont présentes en interne, et nous pouvons donc agir particulièrement vite. » 

Et quen est-il du RGPD? 

« Nous avons également parcouru un long chemin à cet égard. Au début, nous avons considéré cela - comme à peu près tout le monde à l’époque - comme un mal nécessaire. Entre-temps, nous nous trouvons collectivement en phase d’acceptation (il rit). Chez nous, on peut voir que c’est vraiment ancré dans l’organisation : une évaluation avec le fournisseur a par exemple lieu pour chaque progiciel, et nous avons des ambassadeurs dans toute l’organisation qui contribuent à la sensibilisation. Notre programme RGPD est piloté par le service juridique, en collaboration avec l’équipe numérique et les ressources humaines. 

Nous avons d’ailleurs un programme similaire en ce qui concerne la sécurité, afin d’apprendre les principes de base à chaque membre du personnel à l’aide d’exemples concrets. Nous avons beaucoup de collaborateurs qui sont sur la route tous les jours. Ils doivent être conscients des risques de sécurité si leur ordinateur portable est volé, par exemple. Nous avons également un programme de technicité de la sécurité en cours. Cela inclut par exemple le cryptage de notre matériel et le fait de ne travailler qu’avec des fournisseurs certifiés ISO 27001. » 

Pour finir, comment cette stratégie numérique se traduit-elle dans votre travail ?   

« Pour nous, la numérisation, ce n’est pas ‘faire joujou avec les nouvelles technologies’ comme l’intelligence artificielle ou l’apprentissage automatique. Attention : c’est possible, mais il faut alors un business case solide. Nous réalisons d’abord une preuve de concept dans le cadre d’un projet ou d’un test pilote plus petit. Nous disposons ainsi d’une base solide pour tout ce que nous déployons. 

Notre plateforme de gestion de la fibre en est un parfait exemple : nous sommes en train de la remanier entièrement. Il y a deux raisons à cela : une mise à niveau technologique et de sécurité, et la possibilité d’apporter une valeur ajoutée à nos clients grâce à des fonctionnalités supplémentaires. L’objectif final est que nos clients puissent tout suivre de bout en bout dans leur propre environnement : Service Cruiser, plateformes à domicile, fibre, etc. Tel est l’avenir auquel nous œuvrons avec nos clients. » 

Digital Driver’s Seat : l’histoire de la numérisation de Circet 
La numérisation est au cœur de tout ce que nous faisons. Comment cela s’est-il développé, et pourquoi cela fait-il partie intégrante de notre façon de travailler ? Découvrez-le dans Digital Driver’s Seat, une série qui met en lumière notre évolution, de profane intéressé à acteur le plus numérique du marché des infrastructures.